Le discours d'un roi ou de l'art de choisir un film

Le problème, lorsqu'on entend beaucoup parler d'un film, c'est qu'une fois qu'on le voit, les impressions, les sensations et les sentiments que l'on ressent sont faussés. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi, lorsque j'ai visionné le Discours d'un roi de Tom Hooper.

Depuis le temps que j'avais vu la bande annonce, je me languissais d'aller voir ce film. De surcroit, Colin Firth venait d'obtenir un Golden Globes et les critiques ne cessaient d'encenser réalisateur, acteurs, scénario et mise en scène. Je me rends donc au cinéma.... trop tard! Le public est nombreux et moi déçue de ne pouvoir satisfaire immédiatement le fruit de ma curiosité. Deuxième tentative, mardi dernier, 20h, le séance est à 21h, une amie m'appelle pour savoir si je passe boire un verre pour son anniversaire. On ne peut tout de même pas refuser un verre à un ami le jour de son anniversaire? Le discours d'un roi attendra... Avec ces tentatives ratées, mon impatience s'aiguise. Et puis finalement, le jour J. Je suis enfin dans la salle. Le film est projeté. A la fin de la séance, des gens applaudissent. Et moi... je ressens un sentiment de déception. J'ai la sensation d'avoir trop attendu de ce film.

Je ne peux pas nier, que les acteurs sont fantastiques, le scénario très bien mené et les personnages tellement touchants qu'on s'attache à eux, mais j'ai ce sentiment amère que l'on m'avait promis autre chose. Quelque chose d'encore plus fantastique!

Je déteste ressentir ce genre de sensation ou de critiques envers un film, surout quand l'on sait que celui-ci est bon, mais que je suis incapable de le juger à sa propre valeur, car mon esprit a été altéré par un trop grand flux d'informations. Je préfère lorsque la surprise est totale et que j'appréhende un film vierge de toutes critiques et avec une connaissance a minima du scénario. Je me rappelerai toujours de cette sensation lorsque j'ai visionné Peindre ou faire l'amour de Anaud Larrieu. Ce jour-là, je suis allée seule au cinéma. J'avais entendu dire que ce film était en salle. Qu'à cela ne tienne! Et même si ce film n'est pas un chef d'oeuvre comme on se plait à le dire pour le discours d'un roi, ma surprise fut encore plus grande et mes émotions décuplées.

Peindre ou faire l’amour - Bande Annonce FR
envoyé par _Caprice_. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

Certes, le scénario est osé, mais je me suis sentie tout à coup perdue dans un univers particulier et c'est en ça que mon visionnage de ce film a été puissant. Il montre à quel point être vierge de tous préjugés sur un film permet de l'apprécier à sa juste valeur.

Depuis, j'ai adopté une ligne de conduite (que je n'ai pas respecté pour le discours d'un roi) :

1) ne pas lire de critiques avant le visionnage d'un film!

2) en savoir le moins possible sur le scénario.

3) se laisser entrainer voir des films qu'on ne serait pas forcément aller voir de son plein gré!