Le prix interallié 2010 : une déception

Publié le par Julia In Town

Ma grand mère m'offre très souvent à Noël, un livre récompensé par un prix (Goncours, Fémina, Interalié...). C'est ainsi que j'ai pu me délecter du livre de Laurent Gaudé, La mort du Roi Tsongor, Prix Goncourt des lycéens ou encore me faire une idée sur le prix Goncourt 2009, Trois Femmes Puissantes de Marie Ndiaye (elle révèle selon moi de réelles qualités littéraires, mais l'histoire reste quant à elle très inégale pour ne pas dire parfois très ennuyeuse).

 

Cette année, j'ai reçu le prix Interallié 2010 : L'amour Nègre de Jean Michel Olivier. amour nègre

 

Après l'avoir retiré de son papier cadeau, ma première réaction est de lire le résumé du livre en quatrième de couverture. Un jeune africain est adopté par un couple de stars hollywoodiennes et découvrent les dessous de cette vie de paillettes et d'argent. L'histoire ne m'inspire guère, idem pour le style. Mais, le livre est là et je ne suis pas du genre à me décourager devant une première mauvaise impression!

La première partie, qui se passe en Afrique, avant que le petit Adam ne soit adopté, est sans aucun doute la plus intéressante (toutes proportions gardées bien sûr!). L'auteur y décrit les moeurs et les habitudes de ce petit village africain perdu au milieu de nulle part. Une sorte de leçon de sociologie, qui m'a beaucoup fait repenser à un livre lu cet été, Lmonde-seffondre.jpge monde s'effondre de Chinua Achebe. Cet auteur nigérian y raconte comment les peuples africains et notamment les populations de son pays sont peu à peu à peu anéantis par la présence française et obligés de renoncer à leurs traditions. Un récit dur et formidablement bien écrit, qui apporte des lumières avisées sur l'histoire africaine. Cependant, je tiens à souligner que je ne mets en aucun cas, les deux livres sur une même échelle, Chinua Achebe, nous proposant un véritable témoignage.

 

Si j'en reviens au livre de de Michel Olivier, le reste du récit se passe successivement à Hollywood, à Maputa et en Suisse. On y découvre la vie de déboires entre drogues, fiesta à gogo, sexes et caprices de stars. On ne peut s'empêcher de faire des rapprochements entre certains faits et la réalité (par exemple Jack Malone, l'acteur qui vend les mérites des capsules de café ou encore la vague d'adoptions à Hollywood). L'auteur sait pourtant nous rappeler par certains détails que son livre n'est qu'une fiction. Bref, l'histoire est facile et sans grand intérêt. Jean Michel Olivier nous livre effectivement le monde du showbiz sur un plateau, mais tout cela parait tellement grossier. On s'amuse même parfois des caricatures (elles ont sans doute été voulues, mais manquent tout de même de profondeur) :

 

- "Deux femmes parlaient des familles recomposées : - les deux ainées sont issus de mon premier mariage avec Mike. Deux sont adoptés. Et le petit dernier est un accident  qui s'est produit sur le tournage de In the Mood for Love. - Je ne savais pas... - Les nuits sont longues à Taïwan! - Et tu l'as gardé - C'était trop tard pour le faire sauter. En plus, mon gynéco m'avait assuré que je ne pourrais plus avoir d'enfants après mes 12 avortements. "

 

- "Regarde-les Adam! Ils lisent tous le même livre. Tous les Français lisent le dernier Marc Lévy et tous les Anglais le dernier Dan Brown. - Et alors? - C'est l'apothéose du libéralisme. "

 

Bref, ca amuse tellement c'est énorme.

 

Par curiosité, je suis allée chercher ce qu'était le prix Interallié pour voir qui distribuent les récompenses. C'est un prix qui a été pour le première fois en 1930 à Maleraux pour la Voie Royale. Il est décerné à un roman écrit par un journaliste par un jury de journaliste. Quand on lit, Amour Nègre, on ne peut que penser qu'on peut être journaliste, mais pas forcément écrivain.

Publié dans Littérature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article